« Après Nour »

Après Nour – projet en cours porté par Le cri de la plume

Les origines du projet
Le 18 septembre 2018 a été présenté au Cèdre à Chenôve un spectacle intitulé « Lettres à Nour » de Rachid Benzine. La programmation était initié et piloté par la protection judiciaire de la jeunesse dans le but de prévenir le phénomène de radicalisation. À l’issue du spectacle, un temps de parole ouvert aux habitant.e.s a fait ressortir la volonté d’un petit groupe de personnes de donner une suite au spectacle en construisant une forme théâtrale qui y fasse écho à partir de leurs propres regards. C’est dans l’optique de construire ce projet que la Caisse d’Allocation Familiale a fait appel à notre association. Par conséquent, ce projet qui répond à une commande de la CAF mais également à une demande des habitantes, est un projet artistique à forte dominante sociale.

Depuis janvier 2019, au sein de notre association, Nina Boulehouat et Caroline Liochon mènent des ateliers d’écriture et de théâtre avec un groupe de femmes. Ce projet a concerné neuf femmes dont six qui ont pu participer à la restitution publique le 6 décembre 2019 à la Mjc-cs de Chenôve dans le cadre du festival « Les nuits d’orient ».

Intitulé « Après Nour », ce projet a pour point de départ le spectacle de Rachid Benzine (Lettres à Nour) qui nous donne à entendre « un dialogue, inspiré du roman éponyme «Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ?» entre un père islamologue érudit et sa fille, partie rejoindre Daech ».La forme théatrale que nous proposons donne à entendre les voix de femmes qui se sont questionné. Ensemble, nous avons effectué une traversée, en partant de ce qui nous compose, de ce qui nous relie les unes aux autres, nous avons remonté les fils de nos origines, de nos ici et de nos ailleurs, nous avons évoqué nos ascendants et nos descendants, nous avons questionné la multiplicité de nos identités ; pour ainsi, peut-être, faire émerger du sens et proposer un possible « Après Nour. »

En évoquant à travers une forme artistique construite, les questions essentielles qui se posent à nos sociétés contemporaines, en portant dans l’espace public les voix d’individus qui se questionnent et s’insurgent contre la montée en puissance du fanatisme et de la haine, nous contribuons (tout du moins nous l’espérons) à garder vivantes les réflexions et à nourrir la mise à distance nécessaires à tout dialogue social.

Par sa nature même, notre projet assure une transmission. Premièrement, une transmission de savoirs car les participantes à nos ateliers ont à cœur d’adresser un message aux générations futures, et en cela nous les aidons par notre savoir-faire à le rendre audible et le plus universel possible. Et deuxièmement, nous pourrions dire de ce projet qu’il est une expérimentation, une recherche autour de la question de la transmission : que raconter à nos enfants ? quid du savoir-être dans une société en perpétuelle mutation et en perte de repère ? comment se parler pour continuer à faire société ?

Aussi pour nourrir cette dimension de dialogue intergénérationnel, nous avons également proposé un parcours d’ateliers à des adolescents (de la classe de 3°3 du collège Le chapitre à Chenôve) qui donnera lieu à une autre restitution.
Des participant.e.s des ateliers d’écriture mensuels de la Mjc-cs Montchapet se sont également prêtés au jeu.