Merci à Céline, Aurélie, Frédérique, Christine, Chantal, Damien, Anne et Rosy qui nous offrent leurs mots. 
« Et je surnage, en hivernage et surmenage – hop
Je décroche, je prends le temps
Le tempura le temps tuera
Les avants jours de mes pleins jours
Prennent des couleurs du temps qui tue qui se tuera. »­

« Le vieil homme franchit douloureusement le seuil de la porte et se dirigea péniblement vers le bureau : la traversée de la salle s’était transformée en véritable odyssée. Et maudissant le poids de son corps et la trahison de ses pieds endoloris, il s’efforçait d’avancer sans trébucher sur le tapis, de s’asseoir sans s’effondrer sur l’assise du fauteuil en poussant sur ses bras sans force. Il fallait encore se battre pour poser la béquille dans l’angle formé par le bureau contre la paroi. »

­« C’est dans cette chambre, à cette table que j’ai commencé à écrire avec un stylo à plume, d’une écriture ronde et appliquée, mes premiers secrets de petite fille. Ce cahier m’avait été offert à l’occasion de ma première communion, sans doute parce que ma mère avait noté ce goût pour l’écriture ; ma maîtresse de l’époque nous donnait chaque fin de semaine une rédaction libre à écrire, peut importait ce que l’on racontait , mais le lundi il fallait revenir à l’école avec une page noircie. Je me souviens de moments calmes passés dans cette grande chambre lumineuse propice à l’écriture, je devais sans doute capter les moments opportuns où mes frères et sœur étaient occupés ailleurs… »­

« Il avait beaucoup lambiné. Pris son temps, traîné ses fesses sur tous les bancs de l’école, passant son bac à 25 ans, au grand désespoir de sa mère. Son grand dadais de fils était bien imparfait. « Ma petite maman d’amour », lui disait-il avec malice, « être plus-que-parfait tu sais c’est très surfait, c’est du déjà-vu, alors qu’être imparfait c’est parfait, vraiment parfait ». Sa mère était désespérée/horrifiée, son fils faisait relâche du lundi au samedi, il était encalminé au port, à l’hivernage, à des années-lumière du premier, un adorable petit binoclard qu’elle avait envie de croquer. Le dimanche, il dormait. »­

« Facile d’attaquer son ami
Le grand poireau en habit à rayures,
Il se laisse fendre de suite de mille plis !
Alors que lui, dont la peau lisse et la rondeur charment
Nous afflige dès la première pelure. »­

« La clarté du ciel est aveuglante, il doit se protéger les yeux avec sa main. En même temps, il sonde l’horizon. Quels horizons s’ouvriraient à lui s’il rejoignait cet autre continent ? »­

« Le petit bonhomme est là, au milieu du bazar  commercial,  arrêté,
pétrifié, qui n’entend plus , ne sais plus , ni où , ni quoi , ni comment,
ni pourquoi, seul, balloté, chaviré, dans la marée infooorme , enooorme de
tas de gens pressés. »­

« Écrire c’est…
Écrire c’est dire, se dire
Inventer des histoires
Avec ce qui nous inspire »­